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Notes de lecture

23 janvier 2008

Patrick HAAS (dir.), Atlas 2008. Le panorama économique du marché de la sécurité Editions En toute sécurité, Paris, 2007, 264 pages, 260 euros.

La 17ème édition de ce guide économique du marché de la sécurité confirme son utilité comme instrument de référence sur un domaine dont l’importance ne cesse de s’accroître : le secteur représente en 2006 plus de 18 milliards d’euros. Dans une période où les travaux du livre blanc sur la défense et la sécurité vont entraîner une inflexion notable du discours stratégique, il est évidemment utile de savoir qui fait quoi dans ce domaine.

L’atlas reprend l’analyse détaillée des différents segments du marché dans une nomenclature à 25 entrées (et non plus 27) : dans cette livraison la catégorie « équipements de télésurveillance » est fusionnée avec la ligne « vidéosurveillance » et la ligne (réduite) « études de marché en sécurité » est intégrée à « ingéniérie de sécurité et conseil » ; mais ces modifications n’empêchent pas de suivre l’évolution des différents domaines. 1639 sociétés exerçant en France sont présentées (chiffre d’affaires total, chiffre d’affaires sécurité, résultat net, effectifs, date de création). Le domaine anti-terrorisme - homeland security est réévalué et estimé pour 2006 à 1,2 milliards d’euros les deux premiers acteurs étant des filiales de EADS et de Thales. La sûreté aéroportuaire pèse 328 millions d’euros et la vidéosurveillance 751 millions.

395 entreprises européennes sont également présentées, dont la taille est nettement supérieure à celle des sociétés françaises ainsi que les cent premières sociétés mondiales. Sur les vingt-cinq premières, il y a 14 américaines, une japonaise et dix européennes (une seule française). Et le chiffre d’affaires cumulé des dix premières sociétés américaines de homeland security est de 13 milliards de dollars, alors qu’il n’est que de 1 milliard d’euros pour la France. La tendance la plus significative est le développement des firmes d’armement dans ce domaine connexe : Boeing, Northrop Grumman, l3-com, Lockheed-Martin et General Dynamic sont ainsi parmi les dix premiers producteurs américains de homeland security


Sébastien JAKUBOWSKI, la professionnalisation de l’armée française. Conséquences sur l’autorité. L’harmattan, collection logiques sociales, paris 2007,306 pages. Bibliographie, préface de Claude Giraud.

Cet ouvrage issu d’une thèse de doctorat de sociologie repose sur une centaine d’entretiens réalisés dans un état-major, un régiment d’infanterie, un régiment de chars de combat et un régiment parachutiste d’infanterie de marine.

L’auteur rappelle en préambule que la professionnalisation ce n’est pas seulement un changement de statut mais aussi un changement d’importance relative des missions et que un peu plus de 30 000 soldats français étant déployés hors du territoire métropolitain pour une durée moyenne de quatre mois c’est donc un effectif de l’ordre de 100 000 hommes (sur 350 000 ) qui tourne hors de métropole chaque année ; Par ailleurs il place cette évolution dans le cadre plus général du mouvement de retrait de l’Etat de services publics. Les entretiens mettent en lumière les évolutions du commandement.

Cette évolution est rattachée par l’auteur aux directives du général Lagarde dans les années soixante-dix. Il aurait été pertinent de rappeler que ces directives étaient elles-mêmes liées au mouvement des « comités de soldat » de cette époque. Par ailleurs Jakubowski souligne la nature cde certaines tensions nouvelles dans l’exercice du commandement qui proviennent de l’intégration dans l’armée « d’individus qui ont le sentiment d’en être des clients, autrement dit motivés par d’autres valeurs que celles prônées et encouragées par l’institution ».(page 287). Cette observation se rattache à l’analyse de Didier Bigo qui montre que « la privatisation du marché de la sécurité produit une marchandisation et une privatisation certaine des fonctions régaliennes autrefois assurées par l’Etat ». En conclusion, l’auteur élargit sa réflexion en s’interrogeant sur la naissance d’un processus d’institutionnalisation d’un nouveau genre, où des organisations classiques comme les grandes firmes internationales (riches, ayant une politique internationale, produisant de la sécurité, etc.) seraient en mesure de concurrencer sur leur terrain les Etats. (page 295). Cette perspective fait toutefois l’impasse sur la dimension proprement politique des Etats, qui ne se résout pas à une mesure économique. L’ensemble de l’ouvrage, notamment par les entretiens cités, est une contribution éclairante sur la question de la professionnalisation.


Bruno Carré, Pouvoir et sécurité. Regard d’un économiste sur la puissance du Royaume-Uni. L’Harmattan, Paris, 2007, 244 pages.

L’ouvrage de Bruno Carré ancien attaché commercial à l’ambassade de France à Londres recoupe les questions stratégiques essentiellement par ses trois derniers chapitres consacrés à la politique de défense du Royaume-Uni, à sa politique d’acquisition et aux méthode de financement . L’auteur présente de manière détaillée la situation des entreprises britanniques et des entreprises exerçant sur le sol britannique. Ces présentations s’appuient sur un volume significatif de données chiffrées, toutefois, les graphiques qui accompagnent ces données souffrent d’une taille réduite et d’une qualité médiocre qui les rend peu lisibles (page 179 sur une demi-page un diagramme représentant les interconnexions entre 52 firmes européennes ...). L’auteur analyse les politiques menées au Royaume-Uni depuis le lancement de la politique de privatisation menée par sir Peter Levene au début des années quatre-vingt, en montrant que cette privatisation n’a pas fait réduit à rien « le fait du prince » autrement dit le pouvoir politique.

On regrettera qu’une relecture de l’ouvrage n’ait pas été faite qui aurait permis de faire disparaître quelques erreurs mineures : la conférence de Nassau a lieu en 1962 pas en 1964 (page145), l’hypothèse d’un baril de pétrole à 45 dollars en 2008 (page 165) et d’aboutir à une présentation plus lisible de la bibliographie (pages 234-241). Mais on lira avec intérêt le chapitre 7 sur les « besoins et les méthodes de financement des investissements de défense » qui fait notamment un bilan de l’IFP (initiative de financement privé) en montrant que si l’IFP permet à l’Etat d’étaler les paiements, il constitue en même temps, « un endettement à peine déguisé qui grève le budget de l’Etat pour les décennies à venir ». Ne serait-ce que pour ce chapitre, l’ouvrage est utile.


 


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