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Bilan militaire de la guerre du Liban

Thierry Allemand

Par Thierry Allemand, 24 janvier 2008

Nous reprenons ici les éléments principaux d’un entretien sur la seconde guerre du Liban entre le Général (cr) Israélien Shimon Naveh et Matt Matthews, historien au Combat Studies Institute de Fort Leavenworth (Kansas.) On se souviendra qu’ici même plusieurs analyses avaient conclu à : Un ‘coup de force’ de l’EM de l’IDF (Israeli Defense Forces) face à son gouvernement avec la mise en œuvre d’une stratégie inadaptée et le recours à un engagement de forces terrestre comme exutoire, sans objectifs réels ni organisation, tout ceci se concluant dans une faillite dans l’approche du combat que ce soit dans la méthode ou dans son commandement.

Le général (cr) S. Naveh a été impliqué dans la réalisation du projet de refondation de la doctrine d’emploi de l’IDF lancée en 2003 et dont la structure « initiatrice » était l’Operational Theory Research Institut crée en 1995/96

LE CONTEXTE D’EMPLOI

L’entretien apporte les éclairages suivants sur le contexte d’emploi israélien :
-  La nécessité de transformer la doctrine d’emploi des forces avait bien été validée par le chef d’état-major des armées G Halutz quelques temps avant le conflit, mais sa diffusion ne s’opéra qu’au gré de la bonne volonté des commandements territoriaux et aucun travail de réelle refonte globale ne fut opéré.
-  Les embuscades tendues en juillet et les premiers engagements en ce qu’ils ont de destructeurs ont totalement surpris l’EM et ont créé une situation de grand affolement : « Some kind of trauma in the high command » mais aussi à des échelons d’engagement comme dans une des brigades de la division 91

A l’analyse et à la recherche de la meilleur décision il a été suppléé par le déploiement d’une posture de type « Air Land Battle » dont tous les analystes internes de l’IDF connaissent l’inopérance, mais qui permet/tente de ‘cacher’ la faillite du système.

Ce recours est mis par S.Naveh sur le compte du ‘tropisme du cockpit’ qui serait le propre du Général en chef ...ainsi que sur la perte des savoirs -faire de combat de Tsahal ... Perte de sang froid pour quelques chars détruits ! « Qu’est ce que cela serait si un barrage d’artillerie d’une dizaine de bataillons advenait comme en 1973 ? » soit syndrome de la culture du « check point ».

LE PROJET DE REFONTE

IL se fondait sur les approches suivantes : Politiquement l’engagement militaire israélien contre le Hezbollah ne pouvait que vouloir faire évoluer ce parti de « patriotes libanais » dans une rupture avec sa ligne "militaire". Ce but aurait permis d’en faire une force seulement politique au sein du Liban, tout autre type d’action n’aurait fait que son jeu et au pire l’aurait conforté dans sa volonté d’usure militaire des forces israéliennes.

La doctrine d’engagement reposait sur une articulation ‘souple’ des forces terrestres, infanterie et forces spéciales, abondamment éclairées et appuyées par les ‘drones’ de tous types ... avec une gestion centralisée de bases de données qui en ‘back office’ permettaient de discriminer finement les ‘adversaires’.

En six semaines l’essentiel de l’appareil militaire aurait pu être détruit par des actions de ciblages précis, sans ‘offre’ de formations ‘lourdes’ sensibles aux dispositifs adverses. Par secteurs d’engagements de telles méthodes ont été testées, notamment par la division 91 et le général Hirsch avec de réels succès.

L’intérêt de cet entretien provient des éclairages suivants :

-  De l’intérieur il apparaît que l’IDF ne dispose pas/ (Plus) d’une grande culture de l’engagement
-  Que son dispositif de commandement ne lui permet pas/ (plus) d’entreprendre le lourd travail d’une refonte doctrinale, ceci en relation, peut-être, avec les liens qu’il entretient avec les intérêts économiques
-  Qu’une doctrine d’emploi résulte largement de buts politiques et de leurs transcriptions en moyens d’actions qui visent à ‘contourner’ le dispositif et les postures adverses ...
-  Que les armées sont de plus en plus ‘engluées’ dans la stratégie des « voies et moyens » ce qui laisse à penser que pour de nombreuses institutions militaires c’est moins l’ennemi qui compte que : l’articulation économique des sociétés fournisseuses et des Etats, ainsi que les nécessités de la R&D technologique qui est initiée, développée et payée.

Ceci pourrait justifier la vieille maxime qui dit qu’on se prépare toujours pour la guerre déjà passée et que « la vraie » est une véritable découverte.


 


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